jeudi 8 août 2013

Un mois en Indonésie, partie 1

Retour en terre asiatique en solitaire qui tombe à pic après une légère lassitude vis à vis de l'Australie, c'est donc avec plaisir que je reprends ma plume pour vous conter celui-ci !

Si je dois dire que j'étais assez fier d'avoir battu mon record personnel et d'avoir réservé un vol moins d'une trentaine d'heures avant le décollage, Gwen me fera relativiser ma performance puisqu'elle décidera au dernier moment de m'accompagner dans cette aventure indonésienne et réservera donc un siège sur le même vol que moi une quinzaine d'heure avant le départ.

C'est donc finalement à deux que nous passerons les 2h45 de vol nécessaires au ralliement de Denpasar (Bali) depuis Darwin. J'apprendrais d'ailleurs une fois sur place que Bali n'est pas une ville mais bien une ile, c'est dire à quel point je connais le pays dans lequel je m'apprête à passer 26 jours...


Première mission une fois sur place, acheter un sac à dos (80% de mes affaires étant gracieusement hébergés en Australie par Gayle) ainsi qu'un Lonely Planet. Un rapide feuilletage de la partie Balinéenne du bouquin nous décidera à rester seulement une nuitée sur l'ile, le temps de se relaxer dans un hôtel de luxe pour notre première nuit dans un vrai lit depuis plus d'un mois, ainsi que de faire un tour dans la forêt des singes à Ubud.

On nous a menti... C'est pas un singe !
Ça y ressemble déjà un peu plus. Assez fascinant cette expression quasi-humaine

Gwen en plein assaut, dommage pour elle qui est plutôt effrayée dès qu'un primate se trouve à moins de 5m. Loin de moi l'idée de lui venir en aide bien entendu, je me contenterai de la mitrailler de photos

Une fois cette mise en jambes terminée, nous nous rendrons en bus-ferry-bus sur l'ile voisine de Lombok, célèbre pour son volcan présent en son sein, le mont Rinjani. Nous y retrouverons Thibault, un autre français ayant participé avec moi à l'aventure avec les requins baleines à Exmouth (promis, après cet article j'arrête les références aux requins baleines !)


Ayant une journée de libre avant le début de l'ascension, nous profiterons de cette opportunité pour partir en reconnaissance et explorer les alentours à dos de scooter. A 40 000 Rp (3€) la journée de location, aucune raison de se priver !


Thibault aka "le porteur d'eau"
Gwen aka "pink scooter lady" 
Moi aka "moi"

Il m'avait fallu un certain temps avant de m'habituer aux cartes australiennes, sur lesquelles deux villes qui paraissent si proches sur le papier sont en fait éloignées de centaines de kilomètres, je pense qu'il me faudra également un certain temps avant de m'habituer aux cartes indonésiennes. Il n'est pas question ici de piège de distance, mais plutôt de temps. Il serait en effet utopiste d'espérer maintenir une vitesse moyenne dépassant les 35 km/h, le temps de parcours est par conséquent toujours beaucoup plus long que prévu. Les raisons de cette vitesse faible sont multiples, incluant entre autres bovins, poulets et chiens errants traversant la voie à tout moment, route sinueuse, traffic de scooters hallucinant dans les villes, signalisation routière plutôt parsemée, paysages grandioses nécessitant une pause photo...


Les paysages traversés ce jour-là
Nos compagnons de route rencontrés ce jour-là
Les poissons en train de sécher au milieu de la route à éviter ce jour-là

Cette seconde mise en jambes digérée, il sera enfin temps de passer aux choses sérieuses ! Réveil à 5h douloureux le lendemain, prêt à s'attaquer aux 3726m du mont Rinjani. Après un très local café/pancake banane matinal, nous nous mettrons donc en route pour ce premier jour d'ascension, deux autres restants à venir.


Pas terrible niveau accueil !

L'ascension débutera à une altitude plutôt faible (aux alentours de 800 mètres), il sera par conséquent assez intéressant d'observer le changement progressif de la végétation et du climat au fur et à mesure que nous nous éloignerons du niveau de la mer. La dense forêt et sa pesante moiteur céderons petit à petit la place à une vue plus dégagée et une légère brise plus que bienvenue.

La journée sera entrecoupée de pauses repas - que dis-je, de pauses festin - que les porteurs nous préparerons. C'est bien simple, il s'agit ni plus ni moins des meilleurs plats indonésien que j'ai eu l'occasion de goûter jusqu'à présent !

Ce sont les jambes déjà lourdes que nous rallierons le premier point de campement en milieu d'après-midi, à un peu plus de 2000m d'altitude.


De gauche à droite : le mont Rinjani que nous atteindrons après demain (me surplombant actuellement de 1500m, dur à croire sur la photo !), le lac dans lequel nous nous baignerons demain, le cône du volcan sans qui rien de tout ça ne serait possible
La vue depuis le camp
La même vue baignée par les rayons du soleil couchant quelques heures plus tard

Une fois un nouveau repas apprécié au coin du feu, nous irons lamentablement nous réfugier dans notre tente et tomberons endormi vers 19h. Même si cela m'est douloureux, je dois avouer qu'il s'agit en fait d'une heure tout à fait standard pour moi après avoir road-tripé si longtemps en Australie.

Après une nuit atroce, étant bien évidement tombé sur le seul sac de couchage avec une fermeture cassé et ayant du par conséquent tenté de fermer l'oeil en position de foetus dans un froid glacial, nous nous remettrons en route pour un deuxième jour faisant presque office de jour de repos. Au programme en effet, descente au pied du volcan, barbotage dans des sources chaudes, repas au bord du lac puis remontée au camp numéro 2, de l'autre côté du cratère.


Au bord du lac, en train de me remettre d'une descente mine de rien loin d'être de tout repos, pendant que notre guide s'affaire à pêcher de quoi déjeuner
Le Rinjani, une opportunité unique d'uriner dans un endroit que vous n'oublierez jamais
Vue du camp numéro 2, les nuages grignotant la base du mont quelques centaines de mètres en contrebas
Et la vue du côté opposée, donnant sur le cratère
Dors bien petit Rinjani, demain je t'ajouterai à ma liste de sommets gravis !

Une nuit bien meilleure que la précédente plus tard, me voici debout à 2h du matin, d'aplomb pour procéder à l'ascension finale. Je serai étrangement entouré de trekkeurs équipés de tenues de randonnée de montagne complètes, du pantalon d'alpinisme au blouson épais, en passant par les bâtons et les moufles. 

Souhaitant rester un homme simple en toute circonstances, proche de la nature, ce sera short/sweat-shirt pour moi ! Bon, et peut être un peu aussi parce que le reste de mes vêtements se trouve à 2000km d'ici...

Mais qu'importe, ce qui compte au final, c'est d'avoir deux jambes ! Les miennes seront mises à rude épreuve lors de l'ultime partie, composée d'un éboulis géant dans lequel chaque pas demande un effort important. Je dirai presque qu'il s'agit plus d'un challenge psychologique que physique, tellement le fait de redescendre de 20cm à chaque pas de 30cm est assez difficile à encaisser.

Heureusement, les cris de joie des grimpeurs étant en avance sur moi ne tarderont pas à retentir au loin, ce qui me donnera le petit surplus de motivation nécessaire à rejoindre le regroupement de lampes frontales déjà présent au sommet.

Pour les ascensions nocturnes, il y a les touristes, qui ont une lampe frontale sur la tête, et les pros, les vrais, qui ont une GoPro !
Au top de ma forme !
Lever de soleil qui nous permettra de découvrir en avant première l'ile de Sumbawa, sur laquelle nous serons ce soir après une interminable journée si tout va bien
Nul besoin de description pour celle-ci, sublime !

Il sera ensuite temps de redescendre, descente qui sera franchement fun pour les mêmes raisons que la montée avait été difficile. Courir dans les éboulis sous l'oeil de la GoPro, c'est en effet assez amusant, et l'assurance d'avoir des shots de qualité en cas de chute. L'enregistrement a t'il été fructueux ? Suspens...


Les fourmis s'affairant à la descente (ou à finir la montée pour les retardataires)
Second petit déjeuner une fois le camp numéro 2 atteint, que je résumerai sobrement en un seul mot : copieux

Nous nous remettrons ensuite en selle le ventre lourd afin d'entamer la descente, qui se fera pour notre plus grande joie sur un autre versant de la montagne. Si l'effort est différent, les jambes en prendront une nouvelle fois pour leur grade, même si cela reste correct comparé à la descente du Mont Kinabalu. Point d'escalier à hauteur de marche vicieuse ici, mais un chemin plus progressif qui me laissera entrevoir l'espoir de ne pas avoir de courbature pendant deux semaines. 


C'est plat... Ça sent bon l'arrivée !

Après une journée intense où nous aurons parcourus près de 4km de dénivelé positif, nous arriverons afin à destination ! Prendre une douche et dormir occupent à ce moment là la totalité de l'espace disponible dans mon cerveau, mais la réalité sera malheureusement différente, puisque plus de 5h de voiture-bateau-bus nous attendent pour rejoindre Sumbawa ! Thibault décidera au dernier moment de se joindre à Gwen et moi, c'est donc tous les trois que nous partirons à la découverte de notre troisième ile indonésienne.

Le mont Rinjani aura clairement été pour moi le point fort de mon séjour sur l'ile de Lombok, malgré quelques petits points négatifs pour les déchets humains présents tout le long du parcours et les porteurs qui n'ont malheureusement pas l'air de suffisamment toucher leur part du gâteau que le tourisme amène ici, mais très bonne expérience dans l'ensemble !




La suite au prochain épisode !

1 commentaire:

  1. Vraiment magnifique les photos du Mont Rinjani !

    Tu gères de plus en plus ton APN ;)

    Julio

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