mercredi 12 mars 2014

Le caillou rouge au milieu du désert

Les compassions pour vous, mes chers compatriotes restés en France, sont à présent terminées. Fini les montagnes enneigés, place maintenant au brûlant soleil de l'outback !

Brûlant, c'est en effet le premier mot qui nous viendra à l'esprit lorsque Coralie et moi descendrons de l'avion fraîchement atterri à Alice Springs. L'air à 36°C relèguera le frais printemps Melbournien au rang de lointain souvenir, et ne pas rôtir sous ce soleil écrasant deviendra notre principale priorité.

Si nous sommes venus cuire ici, c'est bien évidemment pour (entre autres) découvrir le roc le plus mondialement célèbre, j'ai nommé l'Uluru. Nous avons choisis pour ce faire le classique package de 3 jours proposé ici par la totalité des tour-opérateurs. Vous me connaissez, je ne suis en général pas un grand aficionado des formules toutes comprises laissant peu de marge de manoeuvre, y préférant l'auto-organisation et la liberté totale. Mais il faut bien avouer que le peu de temps disponible devant nous et le prix des locations de véhicule nous aura rapidement fait rentrer dans le rang.

C'est ainsi que nous nous retrouverons le lendemain de notre arrivée assis dans un bus, entourés de backpackeurs, en route vers l'outback. Quelques heures de route plus tard, je serai un peu plus sûr d'avoir fait le bon choix quand je regarderai d'un oeil détaché le prix défilant sur le compteur de la pompe à essence, à 2.59$ le litre.

L'échauffement consistera pour ce premier jour en une randonnée autour du Kings Canyon. Nous nous ferons quelque peu materner par notre guide qui viendra inspecter nos sac à dos afin de vérifier que nous avons bien les 3 litres d'eau par personne réglementaire. Je comprendrai mieux la raison de cet acharnement quelques heures plus tard, tant marcher dans cet environnement désertique, chaud et sec au possible, déshydrate rapidement. J'en finirai par marcher ma bouteille d'eau à la main, lassé d'avoir à ouvrir mon sac à dos pour l'attraper tous les 30 mètres.


Kings Canyon

Kings Canyon

Le guide est sympathique, l'ambiance au sein du groupe est bon enfant, c'est donc dans la joie et la bonne humeur que tout ce beau petit monde prendra le soir venu la direction du camp où nous passerons la nuit.

Un léger incident viendra perturber le déroulement de la soirée lorsque la remorque contenant entre autre sacs de couchages et nourriture se révèlera impossible à ouvrir. Le guide repartira alors le plus naturellement du monde avec le bus chercher une nouvelle remorque, nous laissant nous débrouiller au milieu du désert. Les hommes à la collecte du bois et à l'organisation du feu de camp, les femmes à la cuisine, c'est primitif, archaïque, machiste ainsi que divers autres adjectifs, mais ça fonctionne plutôt bien.


Des gens, un feu et une remorque cassée, this is the outback !

Une fois notre repas englouti autour du feu, il sera temps de se glisser au fond de nos sacs de couchages finalement délivrés à temps. La température ayant chuté d'environ 25 degrés durant les 3 dernières heures, le brasier se consumant à quelques mètres de nos pieds sera plus qu'appréciable tout au long de la nuit. Mais ce qui sera encore plus appréciable, c'est ce sublime ciel étoilé qui se dévoilera progressivement sous nos yeux ébahis. Aucune source lumineuse à des centaines, voire milliers de kilomètres à la ronde, aucune pollution, un air désertique totalement pur, toutes les conditions étaient il est vrai réunies.

Il ne me restera plus qu'à visser une paire d'écouteurs dans mes oreilles, sélectionner une playlist soigneusement adaptée, et observer des heures durant la voie lactée ainsi que les étoiles filantes venant régulièrement illuminer le ciel.


Réveil aux aurores le lendemain pour ce deuxième jour placé une nouvelle fois sous le signe de la randonnée. Le soleil montrera rapidement le bout de son nez et viendra aussitôt nous rôtir une fois l'horizon franchit, il sera temps de lever le camp et de prendre la direction du massif de Kata Tjuta.


Challenge du jour : à votre avis, quelle est la hauteur de cette roche ?

Perdu, la bonne réponse était 546 mètres !

La vie animale est tout de même présente malgré les conditions climatiques extrêmes

Le quota brûlage de calories et déshydratation ayant été atteint pour la journée après ces 5 heures de marche, il sera temps d'aller apprécier un verre (d'eau) devant le tant attendu Uluru.


Uluru, recto

Ce n'est donc pas une légende, le changement de couleurs est impressionnant, toutes les teintes de rouge, marron, jaune étant représentées

On peut même rajouter le noir en étant prêt à attendre une petite heure supplémentaire

Plus de soleil, cela veut donc dire nouveau camp à mettre en place pour la nuit, n'importe quel espace plat et dégagé faisant l'affaire. Ça tombe plutôt bien, il y en a des milliers de kilomètre carré tout autour de nous ! Cela paraîtra même presque trop facile avec un guide pour nous aider et aucun incident à déplorer.

Nouveau réveil matinal le lendemain, et nouvelle observation d'Uluru, au level du soleil cette fois-ci.

La silhouette n'a pas changée depuis hier
Je ne me souviens plus trop comment nous en sommes venus à prendre cette pose

Nous consacrerons la matinée à (oh surprise) une randonnée. L'Uluru Base Walk, comme son nom l'indique, permet de boucler autour du roc, cela représentant tout de même une bonne dizaine de kilomètres.

Uluru, verso, la face que vous ne verrez jamais sur les cartes postales, pourtant tout aussi (si ce n'est encore plus) belle.

Il sera ensuite déjà temps de retourner sur Alice Springs, notre vol pour Sydney étant planifié le lendemain.


Pour être honnête, j'appréhendais quelque peu ma venue ici, craignant comme souvent l'influence négative que le tourisme de masse aurait pu avoir sur l'endroit. L'aura internationale que dégage ce caillou aura eu raison de mes craintes, et je n'ai absolument aucun regret d'avoir fait le déplacement jusqu'ici.

Le type d'excursion y a je pense beaucoup joué, le prix bas du package impliquant un côté roots plus que bienvenue, les nuits d'observation astrale m'attirant plus que les verres de champagne sur une chaise pliante aux abords de l'Uluru. Uluru qui se sera avéré être un sujet photogénique au possible pour l'amateur de photographie que je pense être devenu. Quelques rencontres sympathiques et un guide bien fun feront forcément de ces trois jours une étape dont je me souviendrai !

Qui a bu le plus de verres de coca cola ? La question reste entière

Il est temps maintenant de s'envoler pour une nouvelle escale de quelques jours à Sydney, durant laquelle je quitterai Coralie afin de m'envoler chez les kiwis !

Et hop, un petit trait au milieu histoire de colorier aussi l'intérieur des terres !

2 commentaires:

  1. Ha ! Enfin, la saison 2 qui commence. On n'y croyait plus.

    Et dire qu'on a raté ça.... (je parle de l'Uluru, pas du guide)

    RépondreSupprimer
  2. Powa et ma photo où je t'ai sauvé ton film de GoPro avec mon astuce canette alors !?

    RépondreSupprimer