samedi 7 septembre 2013

À l'assault de la côte est australienne

Les vacances en Indonésie terminées, il sera temps pour la rentrée de retourner en Australie, où un challenge comme je les aime m'attend.

En effet, Gayle, chez qui j'avais laissé mon gros sac à dos afin de voyager léger (2 caleçons pour 26 jours, mission accomplie d'ailleurs) a migrée de Darwin à Katherine pendant que je vagabondais à l'étranger. Je me retrouve donc à Darwin, avec 9 jours pour rallier Cairns où Coralie, une amie française, doit me rejoindre. La difficulté de la chose ? 3000 kilomètres séparent les deux destinations, et un checkpoint à Katherine m'est imposé afin de retrouver mes biens. La solution de super Arnaud ? L'autostop pardi !

C'est donc sous le regard médusé du réceptionniste de mon auberge de jeunesse que commencera mon épopée, lorsque je demanderais à ce dernier un endroit idéal pour faire du stop à la sortie de Darwin dans le but de me rendre à l'autre bout du pays. Je me sentirai un peu ridicule lors de mon tout premier lever de pouce, mais l'enthousiasme prendra vite le dessus, surtout lorsqu'une voiture s'arrêtera après une demi heure d'attente à peine. Une mère et sa fille proposeront de m'amener en dehors de la ville, une dizaine de kilomètres plus loin à peine, mais une dizaine de kilomètres qui fera la différence tant il est difficile d'arrêter les voitures au bord d'une 2x2 voies en pleine ville. Après quelques minutes passées au milieu de boites de criquets destinés à nourrir leur iguane, je me retrouverai donc une nouvelle fois au bord de la route.

Nouveau coup de chance ou talent jusqu'alors insoupçonné, je n'attendrais même pas 10 minutes avant qu'un van s'arrête à ma hauteur. Son conducteur, un passionné d'astronomie prénommé Jeff, m'annoncera qu'il se rend à Katherine afin d'y animer une séance d'observation au télescope sous les étoiles, parfait !

J'aurais donc réussi à rallier Katherine en à peine une demi-journée, où je retrouverai Gayle ainsi que mon sac à dos. Dans un élan d'optimisme dû à cette réussite, je déciderai de rester quelques jours sur place en compagnie de mon ex-travelmate, d'autant plus que la famille chez qui elle travaille désormais en tant que nounou proposera de m'héberger.

Il ne me restera donc plus que 6 jours pour parcourir les 2500km restants, mais c'est plein d'optimisme que je me positionnerai une nouvelle fois au bord de la route. Optimisme qui décroîtra au fil des heures d'attente infructueuses s'écoulant et de la chaleur devenant de plus en plus intenable... Il y aura bien ce chercheur d'or m'amenant une vingtaine de kilomètres plus près de mon objectif, mais ce sera une bien maigre consolation pour 7 heures d'attente sous un soleil de plomb...

Devant cet échec cuisant, et malheureusement prit par le temps, je finirai par me rendre la queue entre les jambes à l'agence de voyage locale afin d'y douloureusement dépenser 388$ AUD pour un ticket de bus version XXL : 4 cars et 58h de trajet, ni plus ni moins !

Si vous vous êtes toujours demandé ce que l'on pouvait faire lors d'une escale de 20 heures entre deux bus dans un bled paumé au milieu du désert, voici la réponse !

C'est dans un état de décomposition assez avancé que je rallierai donc Cairns, mais à temps pour y cueillir une Coralie fraîchement débarquée de Montpellier. Une fois notre van récupéré à l'agence de location, il sera temps de déclarer officiellement ce road-trip sur la côte est commencé !

Port Douglas
Première activité à l'ordre du jour une fois remis de nos périples respectifs : voir enfin des crocodiles d'eau salée, ces derniers manquants encore à ma liste d'animaux observés dans leur milieu naturel. Direction pour ce faire la Daintree rainforest, forêt tropicale située au nord de Cairns.

À taaaaaable !

L'état léthargique de la bête ne fait pas oublier ses mensurations démesurées : 5.5m pour 750kg !


Crocodiles : check ! Deuxième animal à dénicher : j'ai nommé le casoar. La tâche s'annonce nettement plus ardue, l'espèce comportant de nos jours seulement un millier de spécimens sur la planète.


Je ne te connais pas, mais j'aime bien ta tête

Nous arpenterons pour tenter d'apercevoir cet animal au long cou bleu, à mi-chemin entre l'autruche et l'émeu, de nombreux sentiers. Nous subirons piqûres de moustiques par milliers, sangsues plantées dans la cheville, et pire que tout...

Je te connais pas, mais je n'aime pas DU TOUT ta tête (diamètre de la bête : environ 15cm)
Si vous connaissez mon agoraphobie assez prononcée dès que mes amies à 8 pattes dépassent le diamètre d'une main humaine, vous êtes probablement capable d'imaginer mon rythme cardiaque lorsque mon visage s'est arrêté net, le nez à moins de 10cm de cette immense toile se trouvant en plein milieu du sentier !

OH MON DIEU, quelle rencontre incroyable ! Merci Google Images !
Bon, oui, parce qu'en réalité les casoars... On ne les aura vus que sur Google Images ! Enfin, au moins vous saurez à quoi ça ressemble maintenant !


La côte au nord de Cairns, plus belle route côtière du pays à mon humble avis.

Quelques centaines de kilomètres plus au sud : Wallaman falls, plus haute chute d'eau du pays. 340 mètres tout de même !
À tout hasard si un arachnophile passe par là, je serais curieux de savoir pourquoi elles regroupent leurs pattes deux par deux

Rassasiés par ces nombreux contacts - plus ou moins désirés - avec la faune locale, nous continuerons notre descente vers le sud afin d'atteindre notre prochaine étape, une croisière de 3 jours et 2 nuits au milieu des îles Whitsundays.

Là, si vous me connaissez bien et/ou suivez ce blog depuis le début, vous venez de tiquer et vous vous dites : wait... Arnaud sur un bateau à se tourner les pouces pendant 3 jours ??

Non, Coralie ne braque pas un revolver sur ma tempe en ce moment même, et oui, j'ose écrire que je sais occasionnellement apprécier des moments de glandouille ! Il faut dire que le cadre s'y prête plutôt bien...






C'est comme Palavas, mais sans les buildings derrière, sans aucun touriste, une eau 5 degrés plus chaude, du sable blanc, des coraux, des énormes tortues nageant au bord du rivage... Bon, c'est pas trop comme Palavas en fait !

D'autant que le terme glandouille est à minimiser, car trois plongées ainsi que du snorkelling intensif seront pour mon plus grand plaisir au programme. L'équilibre entre ces activités et bronzette sur la plage me conviendra finalement assez bien, d'autant que je trouverai tout de même le moyen d'ajouter mon petit zeste d'aventure à cette croisière.

C'est en effet ici, sur la partie sud de la grande barrière de corail que j'effectuerai ma toute première plongée de nuit ! Si enfiler une combinaison encore mouillée alors que tout le monde s'apprête à aller au lit n'a clairement pas été la partie la plus enthousiasmante, le reste a été une aventure unique qui restera clairement gravée dans ma mémoire. Les vidéos présentes sur la carte mémoire de ma GoPro seront probablement plus parlantes que ma modeste plume, mais se retrouver une dizaine de mètres sous l'eau, dans un noir ténébreux que nos lampes torches peineront à pénétrer a quelque chose de mystique, effrayant et excitant à la fois. Nous apercevrons entre autres un homard, du plancton luminescent, et diverses autres formes de vie marine habituellement cachées de jour. 

Le seul petit point de déception concernerait les coraux, que j'imaginais beaucoup plus colorés, mais je n'aurai par contre pas le droit de me plaindre en ce qui concerne la vie sauvage marine aperçue !

Une baleine à bosse et son baleineau, séparés du flanc du bateau par une quinzaine de mètres seulement !
Flipper et ses copains en train de faire mumuse avec la proue du bateau
L'Apollo, ancien navire de course qui aura été notre foyer pendant ces 3 jours
Trêve de relaxation, il est temps de marcher ! L'excuse du jetlag n'étant plus valable pour Coralie, je commencerais son entrainement militaire par une excursion aux Carnavon Gorges, merveille naturelle du Queensland qui mérite vraiment le détour, la plupart des voyageurs se contentant de suivre la côte. 

Et ce n'est pas moins de 24 kilomètres de marche que nous effectuerons en cette journée ensoleillée, le tout sous mon commandement : 1... 2... 1... 2 !


Le mélange assez improbable roche calcaire-palmiers-végétation néditerranéeenne donne un rendu assez unique à l'ensemble


Les gorges sont également connues pour les nombreuses peintures aborigènes qu'elles hébergent

Heeey regarde pas, je suis occupé !

7 nouveaux kilomètres de marche le lendemain nous amènerons à ce point de vue surplombant les gorges

Ça commence à ressembler à quelque chose... Prends garde à toi Melbourne, je re-arrive !


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